bruxelles | bangkok | brasilia

de A à Z, le monde en musiques


2 Comments

Burkina Faso (I) – 70s

Pays d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso, anciennement Haute-Volta, n’a pas d’accès à la mer et est entouré du Mali, du Niger, du Bénin, du Togo, du Ghana et de la Côte d’Ivoire. Plus de 60 groupes ethniques occupent son territoire, mais les Mossi dominent, composant 40% de la population. Les autres peuples se retrouvent également dans les pays voisins et les traditions musicales passent souvent les frontières. Je pourrais m’appesantir sur les musiques de griot pour balafon ou les percussions djembé mais je ne le ferai pas. J’ai une sainte horreur de ces tambours depuis qu’ils ont été une mode en Occident et que des dizaines de disques – souvent peu originaux – ont envahi le marché. Aujourd’hui encore, quand je dis aimer les musiques du monde, beaucoup de personnes me demandent si j’aime le djembé. J’ai tout simplement envie de les étrangler mais les bonnes manières me retiennent (vous êtes prévenus !). Saviez-vous par contre qu’il existait dans les années 1970 une scène musicale locale assez active ? Malgré l’absence de studios d’enregistrement et d’usine de pressage de vinyles, de nombreux groupes ont sorti des disques, allant dans les pays voisins pour les produire. Voici un morceau assez répétitif et assez lent, aux guitares électriques, des Djins de Ouagadougou.

L’ orchestre les Djins de Ouagadougou – Volta kamba (1976)

Rendez-vous la semaine prochaine pour les musiques du Burundi !


Leave a comment

Birmanie (IV) – Shan guitars

Il y a quelques années, le label Sublime Frequencies a sorti une compilation (1) rassemblant des enregistrements de morceaux rock des années 1970 de la province Shan, située dans le Triangle d’Or. C’est une musique très psychédélique, mettant en avant les guitares électriques. La qualité n’est pas des meilleures mais cela n’en reste pas moins intéressant. Saing Saing Maw est un artiste encore populaire aujourd’hui mais son style a évolué vers des ballades romantiques. Ses enregistrements des années 1970 sont beaucoup plus intéressants.

Saing Saing Maw – Khin Kam

Rendez-vous la semaine prochaine pour les musiques de Bolivie !

 


Leave a comment

Zambie et Angola (Sur la platine 2011 – VI)

Deux disques d’Afrique australe (ou presque) montrant l’importance des musiques dans les années 70. Influences locales et rock.

Rikki Ililonga & Musi-O-Tunya, Dark sunrise: deux cd et une belle présentation au livret très complet pour du “zam-rock”, un courant très psychédélique né dans les années 70 en Zambie. Rock funk endiablé, avec une voix à la James Brown. (Now Again, en écoute sur We7) 6,5/10

Angola soundtrack. The unique sound of Luanda 1968-1976: même époque mais une musique beaucoup plus mélangée, moins occidentalisée, moins rock. Rythmes locaux comme le semba, kazukuta, rebita, une version angolaise du merengue avec de temps en temps une touche de rock psychédélique, de surf ou de musique cubaine. Extrêmement dansant, chaloupé, tropical. Avec comme toujours un livret très complet, avec interviews actuels des artistes que Samy Ben Redjeb a traqué sur place, non sans quelques difficultés. (Analog Africa, vol.9, en écoute sur Grooveshark) 8,5/10


Leave a comment

Sur la platine: Asia in the 60s and 70s (essai de rattrapage V)

Turkish freakout. Psych-folk singles 1969-1980: musiques psychédéliques, rock anatolien, influences jazz, avec guitares fuzz. Rencontre entre orient et occident, entre traditions et musiques pop rock de l’époque. Artistes connus comme Erkin Koray et stars plus locales, tous présentés dans le livret auquel manque une présentation plus générale de la scène musicale de l’époque. (Bouzouki Joe) 7,5/10

Koes Plus, Dheg dheg plas & Volume two: la suite des enregistrements de ce groupe rock indonésien. Koes Bersaudara devient Koes Plus, incluant trois des membres originaux mais un nouveau batteur, d’où le changement de nom. Groupe extrêmement important et populaire sur la scène locale, interprétant de la musique rock (on les appelait les “Indonesian Beatles”) souvent psychédélique mais aussi des styles locaux. (Sublime Frequencies) 7/10

Persian underground. Garage rock, beat and psychedelic sounds from the Iranian 60’s & 70’s scene: je pourrais en partie recopier le commentaire du disque turc: on retrouve ici aussi un mélange de musiques orientales et occidentales, avec des guitares électriques et des sonorités psychédéliques. Compilation de 45 tours issus d’une scène qui a disparu abruptement. De même, le livret manque un peu d’infos sur le contexte. (Persianna) 6,5/10

(pas d’extraits sonores cette fois-ci – vous trouverez bien seuls !)


4 Comments

Nigeria | Afrique du Sud | Iran (Sur la platine – Septembre 2010 – I)

Au début de l’année, en commençant pleine d’enthousiasme le classement évolutif des disques de musique du monde, j’avais décidé de parler de différents styles de musiques, de différents pays, y compris de cd que je n’appréciais pas trop mais qui avaient une place dans le classement. Vu le peu de succès de cette entreprise (je remercie néanmoins les fidèles commentateurs), autant parler uniquement des disques qui me touchent ! Et si vous voulez absolument que je continue le classement, c’est le moment de crier haut et fort !

Les disques du moment:

The world ends: afro rock & psychedelia in 1970’s Nigeria: excellent disque d’après certains, moyen d’après d’autres (à cause du répertoire plus ou moins similaire déjà trop entendu sur tous les disques consacrés au Nigéria et sortis dernièrement), bref des avis partagés. Et le mien ? Je ne sais pas trop quoi en dire: une musique entraînante, typiquement africaine et en même temps très occidentale, un livret très complet comme toujours chez Soundway, mais pas d’étincelle. (Soundway, en écoute sur we7) 6,5/10

Shangaan electro. New wave dance music from South Africa: vous cherchez des musiques de danse à plus de 180 bpm, les musiciens Shangaan Sud-Africains l’ont fait ! Rythmes ancestraux très rapides, joués aux guitares, marimbas et synthés. C’est en même temps une musique rurale et urbaine, qu’on pourrait quelque part comparer aux Congotronics. Trop répétitif pour certains, ce disque est une des grandes claques de l’année pour moi, provoquant une montée d’énergie et un besoin de danser impossible à réprimer, similaire à des sensations que peuvent avoir les auditeurs de certaines musiques de tranc(s)e. Et avant qu’on ne me reproche de mettre en avant un disque qui n’a pas sa place en musique traditionnelle, je voudrais préciser qu’il s’agit bien ici de traditions, des traditions d’aujourd’hui. La critique de mmarsupilami.  (Honest Jons, en écoute sur we7) 9/10

Ali Reza Ghorbani, Les chants brûlés. Hommage à Rûmî: un disque de musique iranienne sur Accords Croisés ne peut être que bon. Ce label nous a habitué à des productions extrêmement bien réalisées, interprétées, que ce soit des rencontres ou des artistes “solo”. Ici aussi, le chant iranien aux nombreuses ornementations sur des poèmes du mystique persan Rûmî, soutenu par quelques cordes et percussions jouées par des musiciens de la nouvelle génération (tout comme Ghorbani d’ailleurs) nous emmène, nous fait voyager, nous émeut. Peut-être pas une note aussi élevée que le disque précédent: c’est un excellent disque qui peut plaire à un grand nombre de personnes mais je ressens moins d’effet de surprise. (Accords Croisés, quelques extraits sur musicme) 8/10


6 Comments

Cuba | Colombie | Pérou (Sur la platine – Juin 2010 – III)

Je croule sous les rééditions de musiques des années 60-80. Voici un premier article pour l’Amérique latine, un second suivra pour l’Afrique. A l’écoute de ces disques, il y a une constante: les rythmes locaux se mélangent à des musiques occidentales, pop, funk, jazz et africaines pour créer de nouveaux styles.

Cuba

Si para usted. The funky beats of revolutionary Cuba vol. 1 et vol. 2: du début des années 70 aux années 80, Cuba vivait une époque importante dans son évolution musicale. Le régime avait créé des écoles de musique, les musiciens étaient payés comme des fonctionnaires et les labels étaient nationalisés mais en même temps dans ce cadre-là, il y avait un courant de liberté artistique, de créativité, d’expérimentation.  Ces deux compilations reflètent cette période avec des morceaux qui s’inspirent des musiques cubaines et y introduisent des éléments des productions internationales, en s’intéressant surtout aux morceaux les plus funk, afros. Pour amateurs de funk ! (Waxing Deep, en écoute en partie sur Grooveshark) 7/10 pour les deux.

Colombie

Anibal Velasquez y su Conjunto, Mambo loco: cumbia, guaracha, pompo, guajira et rythmes africains interprétés par cet accordéoniste légendaire des musiques tropicales. Musiques pleines de tensions, aux rythmes frénétiques, aux percussions assez sèches et avec une belle place pour l’accordéon. Première incursion du label Analog Africa en dehors de l’Afrique, avec comme toujours une présentation très soignée. A écouter et réécouter sans discontinuer. (Analog Africa, des dizaines de morceaux de lui en écoute sur youtube) 8,5/10

The afrosound of Colombia vol. 1: deux disques de musique des années 60 et 70 éditées à l’origine sur le label Discos Fuentes (comme quasi toute la musique de l’époque en Colombie) s’intéressant au côté funky, afro, chaud, comique, inattendu des styles locaux comme la salsa, la cumbia, le boogaloo etc. Une production Vampi Soul, avec livret de plus de 30 pages ! (Vampi Soul, quelques extraits ici) 7,5/10

Pérou

Cumbia beat vol. 1: le sous-titre annonce la couleur:  ” Experimental guitar-driven tropical sounds from Peru 1966 1976″. La cumbia péruvienne est mieux connue sous le nom de “chicha” et est, comme en Colombie, un mélange de genres tropicaux (merengue, guaracha, rumba et bien sûr de cumbia) avec du rock psychédélique sixties et certains rythmes des Andes. Impossible de résister à ce disque qui profite une fois de plus d’une très belle présentation et d’un gros livret. (Vampi Soul, en écoute sur deezer) 8,5/10


7 Comments

Persian pop – Nippon pop (Sur la platine – Mai 2010 – II)

Passage un peu brutal des 78 tours juifs à de la pop perse et nippone des années 1960-70: ça aussi c’est Bruxelles-Bangkok-Brasilia !

Pomegranates. Persian pop, funk, folk and psych of the 60s and 70s

Finders Keepers est un label peu connu qui réédite des perles des années 60-70, que ce soit d’Occident ou d’ailleurs. Pomegranates montre la vitalité de la pop iranienne pendant une période de modernisation et d’agitation, à laquelle sera mise un point d’arrêt assez brutal avec le renversement du Shah et la mise en place d’une république islamique en 1979 (tout ça est superbement mis en image dans la bande dessinée Persepolis de Marjane Satrapi). Comme dans beaucoup de pays du monde à la même époque, les musiciens iraniens sont influencés par la musique rock occidentale, par le psychédélisme et créent leur propre version, en y ajoutant des éléments locaux, des rythmes ou des instruments particuliers. Les thèmes de prédilection des chansons sont l’amour et le désir d’amour, utilisant métaphores et beaucoup d’émotion. Une très belle compilation (aux notes très complètes) qui montre une face cachée de l’Iran. (Finders Keepers, avec des extraits) 8/10

Voir aussi l’article de Paco.

Nippon girls. Japanese pop, beat & bossa nova 1966-40 

Peu d’éléments typiquement traditionnels japonais, à part la langue mais un disque frais évoquant une période précise de la pop japonaise. Jusqu’en 1965, le Japon écoutait surtout de l’enka, style de chanson très crooner mais ancré dans la tradition japonaise et la jeunesse voulait autre chose, suite à l’invasion des Beatles et de la pop occidentale. De nouveaux groupes rock se créent, mélangeant mélodies de la British Invasion et des Ventures avec des accords dissonants et des mélodies orientales pour former un style de rock typiquement japonais, connu sous le nom de Group Sounds. Cette compilation nous fait découvrir le pendant féminin, la girl-pop de l’époque, chantée autant en japonais qu’en anglais, légère, yé-yé, bossa nova (Girl form Ipanema est le hit du moment). Compilé et annoté par Sheila Burgel, du site Cha Cha Charming consacré à la girl pop internationale. (Big Beat, sous label de Ace, avec des extraits) 8/10


6 Comments

Zamrock (Sur la platine – Avril 2010 – IV)

Amanaz, Africa 5/10

Witch, Lazy bones !! 6/10

Comme il ne m’est possible d’écrire un article sur tout, je vous renvoie à Vibrations pour la présentation de ces deux disques de rock psychédélique zambiens des années 70. Rien de particulier dans la musique mais rééditions intéressantes de groupes qui ont eu leur importance sur la scène locale. Différents morceaux en écoute sur youtube.

Voir aussi l’avis de Dacallo sur De la lune on entend tout.


7 Comments

Sur la platine (Mars 2010)

Je comptais écrire plusieurs épisodes de “Sur la platine” pour vous occuper pendant mon absence. Le sort en a décidé autrement, une vilaine grippe m’ayant cloué au lit la veille de mon départ vers d’autres contrées. Comme une partie de l’article était déjà écrit, je le publie ici, même si je voulais parler de bien plus de disques.

Etats-Unis:

Frank Fairfield, Frank Fairfield: artiste américain repéré par le groupe Fleet Foxes et qui les a accompagné en tournée. Album de musique old time des Appalaches. Chansons traditionnelles assez connues  (Cumberland Gap, John Hardy) accompagnées au banjo, à la guitare et au violon, avec toutes les inflexions de voix des chanteurs de l’époque. C’est un disque qui aurait pu être enregistré en 1930 tant il est fidèle au style (mais en même temps, ça nous permet d’écouter cette musique hillbilly en bonne qualité !). (Tompkins Square) 7/10

En parallèle, écoutez le disque de The Red Fox Chasers, I’m going down to North Carolina: the complete recordings of The Red Fox Chasers [1928-31]: musique old time de Caroline du Nord. Enregistrements d’archives d’airs et de ballades pour violon des Appalaches, de chansons populaires (sentimentales) de l’époque. Le livret vous en apprendra plus sur le groupe et les morceaux. (Tompkins Square) 6,5/10

Amérique latine:

Cuba Cugat: j’aime Xavier Cugat mais ce disque de reprises actuelles ne vaut pas la peine. Autant écouter les originaux et leur côté désuet plutôt que ces morceaux à la sauce salsa ou pop actuelles. (Discmedi) 4/10

Europe:

Emina Zecaj, Traditional bosnian songs: sevdah traditionnel accompagné de saz. Voir mon précédent article à ce sujet. (Gramofon) 7/10

Wimme, Mun: disque intéressant pour découvrir le joik, ce chant sami (lapon) traditionnellement a cappella. Il est ici accompagné d’une série d’instruments qui soutiennent la voix et modernisent le style, sans tomber dans le new age comme certains autres albums. (RockAdillo) 6,5/10

Asie:

John Berberian and the Rock East Ensemble, Middle Eastern rock: album de l’ère psychédélique. John Berberian, joueur d’oud, s’est entouré de divers musiciens pour créer cette musique de fusion entre musiques moyen-orientales et jazz / rock. (Rev-Ola) 6/10

Sa Dingding, Harmony est une artiste chinoise dont on parle: sur les photos, elle porte souvent des costumes assez extravagants, qui en font un peu un oiseau du paradis et son deuxième album est arrangé et produit par Marius De Vries, connu pour sa travail avec Björk. Ensemble, ils nous proposent un album de world ethno fusion pop électronique qui a l’air de plaire beaucoup en Asie mais qui est trop variété pour mes oreilles. (Wrasse Records) 4/10


9 Comments

Sur la platine (Janvier 2010 – I)

Premier épisode d’une série qui sera plus régulière (je l’espère) cette année.

Premier épisode également où je vous demande votre avis sur les disques en question avec une note de 0 à 10 (je remets le barème en fin de billet) et vos commentaires et appréciations.

Comme les sorties ne sont pas nombreuses en ce moment (quasi inexistantes même en ces premières semaines de janvier), il s’agit de disques sortis pendant les derniers mois de 2009.

    • Aya Kagayama, Ayamoyou – Aya Kagayama no minyo, 7,5/10
    • Ethiopiques 25: 1971>1975 Modern roots, 7,5/10
    • Group Bombino, Guitars from Agadez vol. 2, 6,5/10
    • Les Triaboliques, Rivermudtwilight, 6/10
    • The Devil’s Anvil, Hard rock from the Middle East, 6/10

Ethiopiques 25: 1971>1975 Modern roots: Francis Falcetto continue l’exploration des musiques populaires d’Ethiopie avec ce 25e volume (12 sont encore prévus à l’avenir) consacré au label Amha Records, dont une partie du répertoire a déjà été publié lors de précédentes éditions. Les morceaux sélectionnés sur ce disque sont loin des expérimentations “à l’occidentale”, “soul” ou “jazz”. Ils renvoient aux musiques traditionnelles, depuis toujours une source d’inspiration importante pour les artistes, et mettent en valeur des instruments acoustiques locaux. Même un artiste comme le “Elvis d’Ethiopie”, Alèmayèhu Eshèté interprète un traditionnel, quoique avec une voix tirant vers la modernité. (Buda Musiqe, 860177, avec des extraits) Note: 7,5/10

Group Bombino, Guitars from Agadez vol. 2: guitares et chants du désert, des Touaregs du Niger. Disque en deux parties, la première provenant des archives du groupe, la deuxième enregistrée en live par Hisham Mayet. Celui-ci a fait un voyage dans la région en 2007 et a ramené de nombreux enregistrements dont certains sont déjà publiés sur Sublime Frequencies (le dvd Palace of the winds – MM0804 et le vol. 1, Guitars from Agadez par le Group Inerane – ML5978). Les quatre premiers morceaux ont été enregistrés en acoustique et sonnent très bien, la “dry guitar”, hypnotique par moments, est inspirée par Ali Farka Touré et Tinariwen, groupe qui inspire beaucoup les musiciens locaux. Les cinq plages suivantes sont électriques et la lassitude et la répétition s’installe bien vite. Les conditions de l’enregistrement et la piètre qualité du matériel que s’échangent tous les musiciens de la région nuisent à l’ensemble. Pour une idée du style en images. Pour qui ne connait pas le “blues du désert” tel qu’il est communément appelé aujourd’hui, je conseille plutôt le groupe Tinariwen déjà cité, notamment leur dernier album Imidiwan. (Sublime Frequencies, SF046CD) Note: 6,5/10

Les Triaboliques, Rivermudtwilight: cet album me pose problème: à la première écoute, j’ai beaucoup aimé… par contre mes réécoutes font baisser la note à chaque fois. Et je n’arrive à garder mon attention sur le disque que pour les premières plages, ne sachant même plus à quoi ressemblent les dernières après plus de trois écoutes. Ce n’est pas la faute aux musiciens, ils sont excellents, ils connaissent les musiques du monde et rock. Il suffit de voir leur CV pour en avoir la preuve: Ben Mandelson et Lu Edmonds ont fait partie des 3Mustafa3, Justin Adams a joué avec Robert Plant et avec le musicien gambien Juldeh Camarah; les deux premiers maîtrisent un nombre impressionnant d’instrument à cordes du monde (du saz à la guitare hawaïenne, du luth crétois au kabosy malgache) et le troisième est un excellent guitariste. A quoi la faute donc ? Aux vocaux peut-être qui ne sont pas vraiment convaincants ? A la légèreté de l’ensemble qui pourrait pourtant être un point positif ? A la transformation de certaines musiques traditionnelles que j’aime plus brutes ? A une certaine langueur sur un peu trop de morceaux ? Trois plages sont en écoute sur myspace, dont une de mes préférées, Gulaguajira (I, the dissolute prisoner) qui mêle habilement mélodie mexicaine et chanson russe. (World Village, 468088) Note: 6/10

The Devil’s Anvil, Hard rock from the Middle East: un peu de musique psychédélique des années 60 parce que je sais qu’il y a beaucoup d’amateurs. The Devil’s Anvil est un groupe américain qui s’est formé à Greenwich Village, New York, en plein mouvement hippie/folk. Se basant sur des traditionnels moyen-orientaux, grecs et turcs, le groupe les transforme, les adapte au goût d’une époque friande en guitares fuzz et rock exotique tout en gardant des instruments orientaux comme l’oud, le bouzouki, le tamboura et les percussions ainsi que les paroles en langue locale. Il se termine pourtant sur une version en anglais de Misirlou, loin de la version surf de Dick Dale. L’album n’a connu aucun succès à l’époque, sa pochette étant quelque peu provocatrice en ces débuts de guerre israélo-arabe. Une redécouverte. (Plusieurs morceaux en écoute via ce lien) (Rev-Ola, Rev282) Note:6/10

Aya Kagayama, Ayamoyou – Aya Kagayama no minyo: la chance que vous écoutiez ce disque un jour est réduite, à moins que vous ne soyez un grand amateur de musiques traditionnelles japonaises.  Si jamais vous voulez l’acheter, il est disponible chez Far Side. Difficile aussi de vous le faire écouter, j’ai juste trouvé quelques extraits qui vous donneront une idée. Ce n’est pas un disque facile, mais une fois un peu habitué aux sonorités japonaises, il est prenant: la magnifique voix tout en retenue et aux légers vibratos est accompagnée du violon d’origine chinoise kokyu et de percussions qui ponctuent le chant. Une deuxième voix donne le contrepoint sur certains morceaux tous issus de la tradition du minyo, du chant populaire de la région de Hokuriku (centre du Japon), sauf la dernière plage qui fait entrer le genre dans la modernité. Une dernière chose: une rapide enquête sur Facebook m’a confirmé que ce disque peut trouver son public ! (Victor Entertainment Japan) Note: 7,5/10

Barème:

10. Chef-d’œuvre
9. Exceptionnel
8. Très bon album
7. Bon album
6. Pas mal, sans plus
5. Moyen
4. Bof…
3. Plutôt raté, ou inintéressant
2. Vraiment mauvais
1. Nul
0. Nullité absolue