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de A à Z, le monde en musiques


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Chine (IV) – musique classique

Il existe une longue tradition de musique classique chinoise, datant de l’époque impériale. Que ce soit en ensemble ou en solo, les lettrés ont exploré les possibilités de leurs instruments, créant une musique souvent très contemplative. De nombreux artistes continuent cette tradition aujourd’hui, en y ajoutant parfois des éléments plus contemporains. Dans le premier clip, Liu Fang joue de la cithare guzheng. Dans le second, elle marie les sons du luth pipa à la kora malienne de Ballaké Sissoko. Je recommande d’ailleurs son album !

Musica cinese: Liu Fang 02:

Liu Fang – Premiere Rencontre – Pipa , Kora – Le Son De Soie


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Birmanie (I) – ensemble hsaing waing

Pays d’Asie du Sud-Est, la Birmanie (ou Myanmar) a une frontière commune avec le Bangladesh, la Chine, l’Inde, le Laos et la Thaïlande et possède un littoral long de 2000 kilomètres environ donnant sur le golfe du Bengale et la mer d’Andaman. Sous domination britannique jusqu’en 1947, le pays a connu depuis une série de dictatures militaires. Depuis 2011, le pays connait une relative libéralisation. Au carrefour des influences indiennes, chinoises et thaïlandaises, la musique birmane a cependant une sonorité assez particulière qui peut sembler exotique et mystérieuse pour les uns ou complètement hermétique pour les autres. La musique classique surtout déroute, avec ses rythmes compliqués et ses mélodies qui changent constamment de ton, un peu comme du free jazz. Elle est jouée sur divers instruments comme une harpe, un xylophone, des percussions. L’ensemble hsaing waing est caractérisé par le pat waing, ou 21 tambours installés en cercle autour du musicien. L’extrait suivant a été enregistré en France au Musée du Quai Branly et montre assez bien les instruments en plus de la danse traditionnelle.

Musique et danse birmanes au quai Branly: 

 


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Afghanistan (I)

L’Afghanistan… le premier pays sur la liste… Un pays qui a connu la guerre à partir des années 1980 puis l’oppression des talibans qui ont banni la musique et détruit les instruments. Deux décennies plus tôt, dans les années 1960 et 70, cette région était au cœur de la route des hippies vers l’Inde et le Népal, un paradis pour fumeurs de haschich et opiomanes mais aussi pour quelques collecteurs de musique qui ont constitué l’essentiel des enregistrements de musique afghane. Deben Bhattacharya (1) y était déjà passé dans les années 50 et une expédition de la Gramophone Company (2) dans le Caucase en 1909 avait enregistré des musiciens d’Herat à Mari (Merv) au Turkménistan. Excavated Shellac donne plus de précisions sur les compagnies de disques présentes entre les années 1920 et 1950. Les disques plus récents ont été enregistrés en Europe ou aux États-Unis, à part quelques exceptions. Aujourd’hui, cela commence à changer et le marché local est envahi de cassettes et cd importés depuis Peshawar au Pakistan par les Afghans en exil. Les musiciens eux aussi reviennent et la télévision et la radio ont recommencé à émettre de la musique. Étant au carrefour de plusieurs civilisations, les traditions musicales sont variées, incluant des influences persanes, indiennes et centre-asiatiques.

La musique classique afghane est dérivée de la tradition indienne des ragas et donc assez proche en style, mais l’emphase est plutôt mise sur les variations rythmiques. L’instrument principal est le rubab, ancêtre du sarod indien mais le tambur afghan est également utilisé. Cette musique est essentiellement urbaine, avec une tradition importante à Kaboul: les musiciens sont souvent des descendants de ceux qui sont venus d’Inde à la cour de Kaboul vers les années 1860. Des chanteurs interprètent également des ghazals, poèmes chantés aux textes romantiques ou mystiques, proches du style pakistanais ou indien.

Mohammad Omar est un des joueurs de rubab les plus célèbres, aujourd’hui suivi par Mohammad Rahim Khushnawaz à Hérat ou Homayun Sakhi aux Etats-Unis.  A priori, je cherchais un clip d’Homayun Sakhi (3) mais je voulais qu’on voie bien l’instrument et que le morceau ne soit pas trop long. Je ne connais pas Gulab Khel mais son interprétation de cet instrumental au rubab est tout à fait intéressante.

L’air est connu apparemment, le voici interprété par Salma, en style bien plus “Bollywood pop”. Un avant-goût de l’article suivant…

Il existe bien d’autres disques importants mais je ne vais pas rallonger cet article !

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