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de A à Z, le monde en musiques


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Albanie (III) – Elina Duni Quartet

Elina Duni, une chanteuse albanaise résidant en Suisse, a sorti en 2012 un album de chansons qui mélangent traditions et modernité, avec un accompagnement sobre s’inspirant du jazz, dans un style très ECM (son label). Je m’explique: c’est assez lisse et doux, minimaliste et beau. Ce n’est pas spécialement mon style de musique préféré mais je dois bien reconnaître des qualités à la jeune femme et cela peut être une porte d’entrée vers des musiques plus ethniques. De plus, pourquoi vous priver d’un joli clip ? Et contrairement au billet précédent, l’album est toujours disponible à l’achat.

Elina Duni Quartet – Kur të kujtosh (When You Remember):

Je pourrais encore écrire un billet sur la musique pop actuelle, mais je n’ai rien trouvé de marquant entre les chansons arabisantes et les beats électroniques cheap. Peut-être plus tard ? Rendez-vous donc la semaine prochaine pour les musiques d’Algérie.


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Albanie (II) – traditions vocales

Le morceau présenté dans billet précédent présentait une musique traditionnelle des Tosques, peuple albanais vivant dans la partie sud du pays. Leur musique, ainsi que celle des Labs, est relativement calme et douce et est basée sur des structures polyphoniques développées, utilisant jusqu’à quatre voix. Chez les Labs, la tension émotionnelle est souvent très grande et elle est accentuée par la rigueur formelle, presque rituelle. C’est une tradition toujours très vivante aujourd’hui. Dans le nord, les Guègues interprètent des poèmes épiques chantés, transmettant l’histoire oralement, et s’accompagnant souvent d’un violon à une corde, la lahuta.

Le clip suivant a été enregistré dans la ville de Gjirokastër dans le sud du pays, il n’y a pas plus d’informations mais montre bien le côté vivant et improvisé des polyphonies:


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Albanie (I) – 78 tours

Petit pays oublié de l’Europe du Sud, l’Albanie n’est que peu représentée sur la scène musicale. Marqué par des années de communisme isolationniste, il est aujourd’hui synonyme de corruption, désastres économiques, mafia très présente et problèmes sociaux. Or, le pays a gardé de nombreuses traditions musicales très spécifiques et très différentes du reste de l’Europe (à part peut-être de l’Épire en Grèce) tout en s’engouffrant dans le monde de la pop internationale du plus mauvais aloi. Le territoire actuel du pays n’est qu’une infime fraction de l’Empire Ottoman qui a dominé la région pendant plus de quatre siècles mais qui n’a que peu influencé la musique. L’essentiel du pays est recouvert de montagnes accidentées et est difficilement accessible. Le reste est composé de plaines côtières, longeant la mer Adriatique et Ionienne.

Plusieurs compagnies de disques ont réalisé des enregistrements en Albanie même ou de musiciens albanais vivant à l’étranger dès la fin des années 1920. Pendant l’été 1930, A. D. Lawrence de HMV a enregistré plus de 100 morceaux (1) tandis qu’un an auparavant, la Columbia Graphophone Company avait réalisé environ 300 enregistrements. Bref, une production prolifique dont une partie était destinée aux Albanais émigrés aux États-Unis.

Via Excavated Shellac, je vous propose ce morceau (plus d’explications et une interprétation plus actuelle viendront dans le prochain billet):