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Dengue fever

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Si vous aimez Os Mutantes ou la série Ethiopiques, vous aimerez très probablement Dengue Fever (leur page myspace est ici). Vous les avez même peut-être déjà entendus dans le film de Jim Jarmusch, Broken Flowers ou dans la saison 2 de Weeds.

Au Cambodge, dans les années 60 et 70, la musique pop était très populaire. Le pays se voulait moderne et les chanteurs étaient influencés par les hits américains ou français. Les stars du moment étaient Sinn Sisamouth et Ros Sereysothea. Et puis le 17 avril 1975, les Khmers Rouges prennent la capitale Phnom Penh. Commencent alors plusieurs années de génocide du peuple, en commençant par les intellectuels, y compris les artistes.

(D’autres liens pour Sinn Sisamouth ici (biographie sur Wikipédia), ici (sur ses derniers jours) et ici (biographie et chansons), et pour Ros Sereysothea: ici (biographie sur Wikipédia) et ici (biographie et chansons).

Mais revenons à Dengue Fever: après un voyage au Cambodge, Ethan Holtzman a ramené des cassettes de musique des années 60-70. Avec son frère Zac, ils vont à la recherche dans la communauté khmère de Long Beach à Los Angeles d’une chanteuse qui pourrait comprendre et chanter les chansons. Ils enregistrent un premier album avec Chhom Nimol, comprenant surtout des covers de hits cambodgiens de l’époque mais ils s’inspirent aussi de l’Ethiopie des années 60-70 (voir le superbe morceau Ethanopium). Dans leur deuxième album, Escape from the dragon house, ils continuent sur leur lancée cambodgienne et commencent à composer leurs propres morceaux toujours chantés en Cambodgien.

Leur dernier album en date, Venus on earth a toujours des sonorités cambodgiennes mais ce ne sont plus des reprises. La musique sonne un peu psychédélique, rétro, avec de forts accents asiatiques et Chhom Nimol est magnifique avec sa voix douce et un peu nasale. Tiger phone card est une référence aux duos de Sisamouth et Sereysothea, modernisant la conversation téléphonique en échange de mails. (Et aurait pu apparaître dans la rubrique “There’s a song in my head”!)

J’aurais aimé ajouter à ce post quelques photos de leur performance au Womex à Séville en octobre passé, un des concerts de l’année pour moi mais elles ont mystérieusement disparu de mon disque dur (argh) !

One thought on “Dengue fever

  1. Dengue fever est top top top. Je retrouve le Cambodge et sa saveur acoustique si particulière avec un super groupe, que ce soit en kmer ou en anglais, c’est doux et dingue … mais on ne souhaite à personne de choper la vraie dengue (vous le savez)… celle ci est vraiment réussie, j’encourage tous les amoureux du Cambodge à essayer et les autres avides de découvertes “space”.

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